15.2.07

Une vieille interview d'Hugo Duarte

Hugo DuarteEntrevue avec Hugo DUARTE, président de la fédération de luta livre esportiva

Qu’est-ce qu’est exactement la luta livre ?
La luta livre est essentiellement du combat au sol, qui à la base se pratique en short (type Pride) mais qui pour question d’hygiène et de compétition se pratique aussi avec un pantalon de kimono. Elle comporte de nombreux coups traumatisants, mais aussi un grand panel de finalisations, telles que la clé américaine (Kimura), clés de jambes, de bras, étranglements, torsions, sans oublier les projections.

Comment est-elle née ?
Elle est née il y a environ 70 ans à Rio de Janeiro, de la rencontre d’athlètes de différentes disciplines désireux de s’entraîner ensemble et de créer une méthode de combat au corps à corps et au sol n’utilisant que son propre corps et celui de l’adversaire. C’est une lutte brésilienne, mise au point par mon maître, Fausto Bruno Cilla. Elle était pratiquée dans la zone nord (quartiers les plus pauvres) ; c’est là-bas que j’ai commencé à m’entraîner, puis à donner des cours. À l’époque nous n’étions que 27 combattants.

La luta livre s’est vraiment faite connaître grâce au vale tudo ?
En partie, oui. A la base la pratique de la luta livre était très fermée, nous n’étions que 27. Puis nous avons commencé à donner des cours dans la zone sud, plus riche où il y a plus d’argent. On a commencé à défendre et à prouver l’efficacité de notre art, et maintenant nous avons plus de 40 académies juste à Rio. Je viens d’ailleurs de finir ma nouvelle Académie à Barra de Tijuca (le quartier le plus riche de Rio).

Je crois que tu es le président de la fédération de luta livre de l’état de Rio !
Oui, je suis le président depuis plus de six ans et je viens d’ailleurs d’être réélu. Nous avons organisé cette année notre meilleur championnat, qui a regroupé plus de 2500 athlètes.

Qu’espères-tu pour le futur de ta discipline ?
J’espère quelle va continuer son petit bonhomme de chemin, à grandir, à évoluer. Je vois mes jeunes élèves qui ont grandi, qui maintenant donnent des cours. Que tout cela continue à évoluer et à gagner le monde extérieur.

Tu voudrais développer la luta livre en dehors du Brésil ?
Elle est déjà présente en Europe, à Amsterdam en Hollande, au Portugal à Lisbonne, en France et en Allemagne.

Je sais qu’il y a plusieurs types d’entraînement dans ton Académie.
En fait, il y a deux types d’entraînement. L’entraînement au sol, "luta livre". Et l’entraînement professionnel au vale tudo avec une vingtaine de gamins, tous les matins à 11h. Il y a Cacareco, Bigu, Alexandre "Pequeno", Dudu, Cromado, etc… Le soir est réservé à un entraînement plus technique avec plus de finalisations au sol.

Ton Académie est ouverte pour les étrangers qui voudraient s’essayer ou se perfectionner à la luta livre ?
Pour tout le monde. Ce ne serait pas la première fois qu’un étranger viendrait s’entraîner. Ici tout le monde est bien reçu et la porte est toujours ouverte. La luta livre est une famille et tous ceux qui entrent pour s’entraîner en font partie.

Une grande rivalité vous a souvent opposés au jiu-jitsu ?
C’est vrai que nous nous sommes souvent retrouvés face à face dans de nombreux combats. Et cela que ce soit sur des rings, la plage ou la rue. Cela a permis la reconnaissance de la luta livre et de son efficacité, mais aujourd'hui cela fait partie du passé. La preuve : Carlson et Pinduka nous ont fait l'honneur de leur présence lors de notre dernier championnat et Carlson m'a même proposé de parfaire ma préparation à son Académie pour mon prochain Vale Tudo. Il arrive encore que nous nous affrontions, mais uniquement sur les rings. Au dernier événement ("Heroes" organisé par Carlson) les deux disciplines sont sorties à égalité.

La luta livre est la lutte corporelle la plus ancienne au monde, elle vient de l’âge de pierre. L’homme a toujours essayé de pousser, de développer sa technique. La luta livre en est sa représentation !


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